CORONAVIRUS – Résurrection pour le marché

Samatan

Par arrêté, la Préfecture du Gers a autorisé la tenue du marché de Samatan durant le confinement. Ambiance en ce lundi de Pâques, où pas mal d’habitants du Savès attendaient ce retour.
Lundi 13 avril, 8 h 16. Une musique d’outre-temps sort des haut-parleurs de la ville, où régulièrement une voix si singulière égrène une liste de commerçants et rappelle des consignes de sécurité. Pas l’ombre d’un doute, le marché de Samatan est de retour ! Mais un marché nouvelle formule, autorisé par dérogation de Madame la préfète dans son arrêté du 6 avril.
À période inédite, mesures exceptionnelles. Place des Cordeliers, la municipalité a balisé un enclos où pas plus de 50 chalands à la fois peuvent s’approvisionner auprès de treize commerçants. « Le nombre maximum de personnes fixé par la Préfecture ne doit pas excéder 100 (marchands et agents de mairie compris), explique le maire Hervé Lefebvre. De notre côté, nous avons fait en sorte de répondre aux quatre besoins avérés d’approvisionnement : à savoir la crèmerie, la viande, le poisson et les fruits et légumes par des professionnels abonnés qui veulent bien faire le marché et auprès de qui on peut passer commandes. »
« soutenir »
Ce qui frappe en arrivant sur place, c’est ce long serpent de clients attendant patiemment de pouvoir pénétrer dans l’enclos. On s’y prête de bonne grâce. Bernard, l’Agent de surveillance de la voie publique régule et guide « les personnes de plus 70 ans et celles handicapées à passer en priorité ». « Les commerçants font l’effort de s’installer, il était normal que je vienne », lance Roger, « heureux » de retrouver le marché.
« Ça me manquait moi aussi », ajoute Christian. Agriculteur de métier, il vient « pour soutenir » les producteurs locaux. « Il est important que nous soyons là pour permettre aux gens d’avoir des produits frais », souligne une marchande de fruits et légumes. Ce qui satisfait Marion, venue « pour la plus grande variétés de produits disponibles qu’en supermarché ».
Cependant, la queue rebute certains. « Je ne me voyais pas la faire », soupire Nicolas, en début de matinée (finalement, il reviendra faire ses emplettes aux alentours de midi, ndlr).
Sourire
Question sécurité, on ne badine pas : marquage au sol, obligation de se frictionner les mains au gel hydroalcoolique en entrée et sortie de l’espace, protections plastiques installées par certains commerçants et manipulation des produits uniquement par ces derniers. Et contrôle par les gendarmes des attestations de déplacement dérogatoire.
« Les gens sont contents et voient la différence : ils ne touchent pas aux marchandises et se font servir. C’est là, la principale différence. En 40 ans de métier, je n’ai jamais vu un chariot vous sourire », martèle Pierre Lahille, président du Syndicat et des commerçants non sédentaires du Gers, qui tenait à être présent ce matin pour « montrer que ça marche ».
Luc, fromager, confirme : « Depuis plus de 20 ans, je suis au service des clients. Faire ses courses ici, c’est moins dangereux que dans une grande surface, car nous sommes en extérieur. »
À 11 h 26, on enregistrait 425 passages. « Comme quoi cela répond bien à une demande », glisse un habitué au cabas rempli de victuailles. Et, en partant, il jure qu’il reviendra « lundi prochain », au son d’une animation qui rappelle « le marché habituel ».

Ajout : Le ministre de l’agriculture appelle maires et préfets à rouvrir les marchés (source Les Échos – lien en cliquant dessus).  De quoi mettre du baume au coeur à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour la réouverture du marché !