Savès
Aides-soignants, infirmiers libéraux ou en établissement, ils vivent en continu avec la menace du coronavirus. Faisant fi du danger avec un sens du devoir et un altruisme à toute épreuve, ils ont accepté de témoigner de leur quotidien. Deuxième partie : témoignage de Carole Daignan, infirmière depuis 2003 (libérale depuis 2009). Entretien réalisé par téléphone.
« Au début, j’avais la boule au ventre »
Matériel
« Un masque chirurgical dure 4 heures, à condition de ne pas le mouiller. La dotation est faible : on m’attribue 18 masques par semaine et j’en consomme au minimum cinq par jour… Le calcul est vite fait. On pousse donc la durée de vie du masque à son maximum. »
Appréhension
« Au tout début, j’ai eu la boule au ventre pendant 15 jours avec l’impression d’aller au carton, c’était très violent. Et j’ai été amenée à effectuer des tests Covid par prélèvement nasal sur des cas suspicieux… Se dire que je pouvais ramener le virus chez moi… Alors, j’ai pris des dispositions, comme celle de ressortir mes tenues de l’époque où j’étais en poste au CHU de Toulouse – je rentre encore dedans (rire) – et j’ai installé à mon domicile un sas de décontamination avec à chaque fois dans la foulée une lessive, voire deux par jour, à 60°. »
Patients
« En arrivant à leur domicile protégée de la tête aux pieds, j’étais mal vis-à-vis d’eux et pour moi aussi, mais ils ont vite considéré comme normales toutes ces précautions. Au tout début cependant, il y avait une énorme angoisse, ils m’interrogeaient… Mais mes collègues et moi nous ne savions pas grand chose. Je passe plus de temps en leur compagnie qu’auparavant car je représente le seul lien social pour des personnes qui n’ont plus de famille. Ce qui change, c’est qu’avec le masque, je ne bois plus le café (rire) ! »
Solidarité
« J’ai reçu beaucoup de messages de soutien et ça compte dans ces moments-là. Je tiens aussi à remercier tous nos donateurs, dont la Communauté de communes. Les gens peuvent toujours nous soutenir. »