Nizas & Savès
Dans le prolongement du Club des entreprises du Savès, les porteurs du projet citoyen « Verdissons le Savès » l’ont présenté aux élu(e)s le temps d’une conférence des maires, à Nizas, le 12 novembre 2024.
« Les sols du Gers sont fatigués, ils perdent de la matière organique. » Michael Ehmann ne peut se résigner à ce constat. Déjà en 2018, lors de l’inauguration d’un nouveau site de stockage du géant du pop-corn (lien), il évoquait « l’importance de capter le CO2 dans le sol ». Comment ? « En les protégeant et en les couvrant avec des couverts végétaux. »
En 2024, le boss du leader européen du pop-corn et sa fille, Célia, viennent proposer ce concept aux élu(e)s du Savès. Cette dernière l’avait déjà détaillé lors d’une interview sur notre site (lien), avec l’idée d’apporter une aide financière aux agriculteurs pour de nouvelles pratiques.
Dans « Verdissons le Savès », la famille Ehmann a ajouté un point pour lutter contre le réchauffement climatique : la restauration des haies. « La haie aujourd’hui a perdu de l’intérêt dans le monde agricole, explique Laurine Navarro, chargée de projets à la Fédération des chasseurs du Gers. Pourtant, c’est un moyen de lutter contre l’érosion des sols et de préservation de la biodiversité. Il est donc important de redonner une place à l’arbre champêtre sur nos territoires. »
« Mener des actions »
« Comment donner du concret au projet (lire ci-dessous) ? Déjà qu’on ne fait pas grand-chose sur la transition écologique[1] », explique Sandie Magnoac, vice-présidente en charge de l’économie, l’aménagement du territoire et du développement durable.
Le président Lefebvre abonde en ce sens : « La transition climatique est aussi une problématique locale. Est-on capable d’apporter des solutions ? Nous devons contribuer à mener des actions avec des acteurs qui ont bien avancé. »
Reste à convaincre le monde agricole… « Que les agriculteurs nous expliquent leur problématique », avance Claude Perin, la maire de Saint-Loube, rejointe en ce sens par sa collègue de Cazaux-Savès qui s’interroge sur les directives de la Politique agricole commune européenne sur l’entretien des haies.
« Entre le citoyen et l’agriculteur, on peut retrouver un intérêt commun et créer une dynamique autour du carbone », veut croire Michael Ehmann. Dans l’immédiat, Sandie Magnoac s’adresse à ses collègues : « Est-ce que vous vous sentez prêts à porter cela auprès de vos conseils ? » Premier élément de réponse lors du prochain conseil communautaire de décembre.
Les leviers envisagés par la Communauté de communes pour soutenir le projet :
Devenir ambassadeur et parler du projet ; subventionner l’association pour participer aux plantations ou l’animation du projet ; sensibiliser les élus et citoyens ; sensibiliser les scolaires (Grandir dehors, plantation par les enfants) ; recruter un chargé de mission nécessaire à l’animation ; aller à la rencontre des agriculteurs pour les inciter, identifier les freins, faire de la médiation ; identifier les parcelles sensibles et initier un travail visant à solutionner les problèmes ; modification des pratiques d’entretien des bords de voirie/formation des agents.
1] Sandie Magnoac reconnaissait que le Plan climat-air-énergie territorial était resté lettre morte depuis sa signature en 2017.