Vie des villages – Sabaillan
« Derrière la porte, une histoire, un destin », c’est le titre du dernier opuscule, tiré de la série « Vivre en nos villages », de Michelle Tajan. Un livre rencontre avec Josiane Dairin, une Sabaillanaise rescapée des camps de la mort.
« Ça m’étonne beaucoup qu’on s’intéresse à moi, étant donné que j’ai eu une vie simple. » Ainsi pense et parle Josiane Dairin. « Mais pourquoi rester dans l’ombre ? », l’interroge « l’auxiliaire » Michelle Tajan, passionnée par « la vie de {mon} village », qui a recueilli son témoignage dans son dernier ouvrage[1].
Josiane, ou une vie habitée par la modestie. « Maman était coiffeuse, elle logeait des résistants. » Jusqu’à ce 14 mars 1944, le jour de son arrestation,« sur dénonciation », par la gestapo. À même pas 20 ans, elle va connaître la déportation et son calvaire de déplacement de camp en camp, pour finir à Bergen-Belsen au printemps 1945.
Ce récit poignant ne pouvait qu’interpeller Michelle Tajan. « Josiane et moi, nous nous sommes connues voilà 20 ans lorsqu’elle venait passer ses vacances chez sa fille Sabine où j’étais employée de maison. D’ailleurs, c’est cette dernière qui m’a donné l’idée de ce livre. »
À 98 ans, Josiane coule des jours paisibles à Sabaillan. Et, sans bruit, elle souffle toujours le même discours à ses interlocuteurs : « Je suis normale vous savez. Cela aurait pu arriver à n’importe qui d’être déportée. » Elle s’inquiète cependant des réminiscences du passé à la lumière des actualités internationales. Modeste mais lucide.
[1]« Derrière la porte, une histoire, un destin », Michelle Tajan. 14 €