Vie des villages – Sabaillan
Un ouvrage à effet cathartique que ce Le balaitier, Guimbail des bosquets ? Tout pousse à le croire tellement Michelle Tajan y a mis « son cœur » pour le rédiger. Ou comment le 8ème opus de « l’auxiliaire » (lien) se veut « un hommage aux SDF, au handicap et à cette jeunesse de France perdue ».
Jean-Louis Guimbail était « un homme qui a vécu dans les bois de Sabaillan à partir de 1931 et ce jusqu’à sa mort en 1949 ». La raison de cette vie de chemineau « honnête » ? « Il a été expulsé ou exproprié de sa ferme, je n’ai pas pu trouver la raison exactement. Il s’est alors réfugié au niveau du lieu-dit du Bala dans une cabane construite par lui avec les éléments de la nature. Il se promenait sans carnet anthropométrique et tapait sur sa gamelle pour demander à manger. »
L’envie de romancer cette histoire lui a été soufflée un jour par un chansonnier de Sabaillan. Alors, Michelle, en férue de la petite histoire locale, s’est empressée de « recueillir les témoignages d’une dizaine de personnes du village et des environs »
« Il vivait en vendant des balais qu’il avait confectionnés lui-même. D’ailleurs, à sa mort, on a trouvé une chaussette remplie de billets. Ainsi, avec cet argent, il a eu droit à un bel enterrement… »
Le destin de Jean-Louis travaille l’auteure jusqu’au bout. Elle finit même par l’écrire. « Laisserait-on un homme vivre à la dérive près du bourg ? Nous vivons plus dans l’individualisme, enveloppés d’égoïsme sur un beau lit douillet. Cette histoire me questionne, maintenant, car on va peut-être vers ce genre de situation nomade avec laissez-passer. »
Séance de dédicace le vendredi 6 septembre, à 18 h 30, à la salle des fêtes de Sabaillan.
Le balaitier – Guimbail des bosquets par Michelle Tajan – 94 pages, à compte d’auteur, 16 €.