En traversant le village par la départementale 149 – direction Auch – difficile pour l’automobiliste de faire abstraction de l’encart publicitaire, peint sur la façade d’une maison. La marque au losange y trône fièrement. Mais elle symbolise un passé… Celui d’un garagiste parti voilà une vingtaine d’années s’installer à Samatan.
« C’était une institution ce garage,se remémore Alain Laffiteau. D’ailleurs, on ne trouvait que des Renault à Polastron ! » Clin d’œil humoristique du maire comme pour effacer l’absence de commerce dans ce bourg de 267 âmes.
Aujourd’hui, hormis un boulanger ambulant qui vient livrer son pain quatre fois par semaine, on ne trouve que des artisans : maçon, charpentier et bricolage à domicile. « Ici, c’est surtout l’agriculture avec trois élevages bovins et des céréaliers. Nous avons aussi un conserveur et trois éleveurs de chevaux. » Parmi ces derniers, un jeune couple, Luis et Élodie, installé depuis un an après « un coup de cœur pour le lieu ».
Top niveau
En l’espace de quinze ans, Polastron a gagné près de 80 habitants. « 33% de la population a moins de trente ans contre 20% pour les plus de soixante ans », précise Alain Laffiteau. Ce rajeunissement a une explication : l’école. Un Véritable aspirateur à « populations urbaines » en somme !
« En 1983, l’ouverture d’une section maternelle a sauvé l’établissement qui a été maintenu grâce à la Communauté de communes. À présent nous comptons soixante élèves répartis dans deux classes élémentaires et une maternelle, construite en 2010. »« Nous avons la chance de bénéficier d’un cadre agréable avec un contact privilégié avec les enfants »,apprécie l’une des enseignantes, Caroline Pac.
Il aime tellement son « école familiale » monsieur le maire qu’il ne peut s’empêcher de nous la faire visiter dans tous ses recoins. « Il y a quand même un tableau électronique où les enfants peuvent suivre les cours et corriger sur leur ordinateur, c’est le top niveau ! Je pense que beaucoup de grandes écoles nous envient. »
Ajoutez à cela la présence d’un Accueil de loisirs associés à l’école (Alae) restauré en 2013, anciennement géré par l’association Bouton d’or (en régie communautaire à partir de la rentrée 2018, ndla), et l’on mesure vraiment l’attractivité de Polastron. « Grâce aux enfants, les gens apprennent à se connaître et s’intéressent à la vie du village. »
Circuit
Cette convivialité se manifeste particulièrement lors de la fête locale (2èmeweek-end de septembre). « Mais on essaye de faire un peu plus avec, notamment, une soirée théâtre précise le président du Comité des fêtes, Bernard Zanitoni. De toute façon, nous sommes toujours contents lorsque l’on mobilise une centaine de personnes. »
Dans cette commune « tournée vers Samatan », comme aime à le rappeler Alain Laffiteau, on espère fortement que « face à la disparition des exploitations agricoles familiales, le tissu social constitué par les nouveaux urbains » perdurera. Et si cela passait par la réouverture d’un circuit de karting, fermé depuis les années 1960 ? Après tout, il reste bien le losange de la Régie nationale…